Jules Arbec, Art Critic

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Pour chaque artiste la création suppose cette recherche constante qui lui permittra de rendre compte d’une ou des réalités qui l’entourent, d’en saisir les détails pour en sentir et la faire ressentir dans ses moindres subtilités. Chez marie-Hélène Beaudry, ces objectifs constituent ce chemin privilègié qui l’amène toujours plus avant et surtout plus profondément dans son aventure créatrice dans cette volonté de donner à voir, de donner la vie.

La pratique de la peinture sera avant tout pour elle expérience de tous les instants, un désir manifeste de prolonger son propos au cœur de sensible et souvent même par-delà la matière. Elle tisse ainsi les liens secrets qui relient le réel à l’imaginaire, la matière à l’esprit qui l’anime. Sa production acturelle comme celle de jadis se définit d’abord en terme d’attitude, de réceptivité, et d’une ouverture aux gens et aux choses. Cette disponibilité passe d’abord par l’expérimentation des différents modes d’expression. Il ne s’agira donc pas pour l’artiste de se soumettre servilement à telle ou telle technique, si éprouvée soit-elle, mais bien de sortir résolument des sentiers battus.

Elle multiplie alors les audaces aux différents niveaux d’une pratique axée principalement sur le développement de l’espace. Cette préoccupation se manifestera entre autre, chez elle, par le recours au dripping et autres techniques gestuelles qui transgressent et débordent les procédés auxquels on recourt habituellement. Marquée par la réalisation de ses premières sculptures, l’artiste apprivoise la forme avec fougue et détermination. Elle en circonscrit les contours pour bien en dégager le portée signifiante dans le cadre d’un dialogue conscient et constant qu’elle établit avec la matière. Marie-Hélène Beaudry passera ainsi du modelage à l’agencement de pièces de métaux, du traitement du bois et de la pierre pour ensuite se consacrer presque exclusivement à une production picturale. Ce langage conserve pas moins un même rapport avec l’espace qu’elle tente de mesurer et d’investir dans toute son étendue et sa profondeur signifiante.

L’artiste reprend et développe ainsi dans la bidimensionnalité de sa toile tout un vocabulaire formel de ses sculptures passées, en insistant sur l’acuité et la pertinence des masses. Avec l’élaboration de cette étendue picturale, l’artiste rejoint du même coup une volonté d’habiter l’œuvre, de faire corps avec elle au sens le plus physique du terme. Elle se réfère à un schéma corporel qui joue le double rôle. Dans un premier temps, un développement de personnages qui, sortis d’un magma informe, viennent préciser leur présence, se définir et se redéfinir dans un aller-retour entre abstraction et figuration.

L’artiste prendra une plus ou moins grande distance de son œuvre afin de favoriser un traitement plus objectif de son sujet. Ce recul lui permet en outre d’établir un rapport à la fois implicite et explicite entre les composantes du tableau. Il en résulte ce mouvement qui dynamise l’ensemble de l’œuvre.

Dans cette mouvance, on peut alors parler du traitement particulier de ces personnages qui deviennent à bien des égards la projection, consciente ou pas, du schéma corporel de l’artiste qui s’approprie littéralement l’espace, l’actualise et le dynamise grâce à une gesturelle, s’actualise dans cette étendue qui constituera à toute fin pratique le véritable langage de l’œuvre.

Ces formes quasi-humaines seront parfaitement identifiées ou simplement suggérées. Elles surgissent du fond de la toile puis l’habitent et la détéminent à partir de l’iteraction plus ou moins marquée qui les relie entre elles. Des traits à la fois souples et soutenus renforcent discrètement les contours de ces formes, accentuant ci et là l’impression de volume à côté du traitement plutôt qu’en aplat qui régit la structure de ces œuvres.

On assiste alors à un constant passage de la deuxième à la troisième dimension ou vice-versa, une sorte de mouvement accentuant la pulsation interne du tableau qui en favorise l’unité. Une même gestuelle mobilise ainsi le regard du spectateur qui mesure l’espace, en pénétrant l’intérieur de la toile qui devient sous ces yeux un monde à découvrir, un univers à refaire. Ici, l’utilisation judicieuse des coloris fait foi. Marie-Hélène Beaudry est d’ailleurs passée maître à ce chapitre en une palette restreinte dans son étendue mais n’en demeure pas moins précise et riche par ses tonalités englobantes. Certains dégradés dégagent une atmosphère feutrée, souvent imprécise, qui appelle à la rêverie, à l’intériorité de l’être, qui devient sujet et objet de cette création, de cette réflexion.

Dans ce climat, discret même, Marie-Hélène Beaudry partage avec nous ses émotions comme un secret qu’elle voile puis dévoile à la surface de la toile. Par leur densité ces formes, ces couleurs deviennent alors paroles et questionnements, nous faisant passer du visible à l’invisible, de l’imaginaire à la réalité.

Jules Arbec Critique d’art

Marie-Christine Lussier, auteur

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Nulle part et partout.  Un espace où l’artiste se sent à son aise.  L’œuvre de Marie-Hélène Beaudry reflète une liberté totale.  Ses tableaux invitent au détachement et offrent une singularité remarquable : ils évoluent sous nos yeux.

Mouvantes et transcendantes, les formes abstraites invitent l’observateur dans une nouvelle dimension.  Celui-ci aurait plutôt tendance à s’abandonner car son regard est happé par l’imaginaire qui s’offre à lui.  Ses rèves intimes se fondent à l’univers qu’il apprivoise.  Il crée son propre scénario.  Il devient lui-même créateur.  Le sentiment est doux.

Marie-Hélène Beaudry évolue sans cesse d’un monde à un autre sans jamais s’imposer de restrictions.  Tout en étant rigoureuse, sa démarche artistique demeure spontanée et expérimentale.

Avant de se mettre au travail, Marie-Hélène s’accorde une heure de méditation.  Faire le vide d’abord, créer ensuite.  Elle s’incline alors devant le moment, elle s’inspire de sa fragilité, elle croit en son potentiel.  La suite est naturelle : la profondeur du canevas immaculé dictera le chemin.

Marie-Hélène entretient une relation intime avec les couleurs.  Elle plonge dans le bleu de Prusse, elle s’allume d’ocres lumineux.

Le vert émeraude se répand sur la toile en mélodies affectueuses et le rouge vermillon grimpe dans ses veines.  Comme un caméléon, Marie-Hélène est disposée à muter elle-même s’il le faut pour respecter la vocation de son canevas.  Ainsi font les esprits libres.

Bref, on peut affirmer sans risquer de se tromper que la démarche de Marie-Hélène Beaudry nous convie à nous élever au-dessus de la routine de la vie.

Marie-Christine Lussier

2012 septembre/octobre

Gallery & Studio
Ed McCormack
New Solo Show Signals a Bold New Departure of Marie-Hélène Beaudry.pdf

2010 avril/mai

Gallery & Studio
Ed McCormack
Deciphering the Enigmatic Iconography of Marie-Hélène Beaudry.pdf

2008-09 décembre/janvier
Gallery & Studio

Ed McCormack
Marie-Hélène Beaudry: The School Boy as Mercury

2007 septembre/octobre
Gallery & Studio
Ed McCormack : Marie-Hélène Beaudry at Caelom Gallery: Scenes from the Life of a living Doll – Page 8

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Marie-Hélène Beaudry at Caelum Gallery :

Scenes from the Life of a Living Doll

The little girl with the thick brown pigtails in the black and white polka-dot blouse and bright red skirt has an eerie, fixed smile on her face, as she romps on the seashore, sometimes in the company of a double, who could either be her twin or one of those imaginary friends lonely children sometimes conjure up as playmates.

The latter possibility would seem especially likely, since the little girl is actually a doll and therefore somewhat imaginary herself, being a repository for the imaginations of others. However, she is « a living doll » -not in the way that term is usually meant, as a signifier for « cute » ( she seems too complex a character to be summed up with such a saccharine word), but in the most literal sense: a doll that has actually   come to life, like Pinocchio, the little puppet in Carlo Lorenzini’s nineteenth century   morality tale for children, whose nose grew whenever he told a lie.

Like Pinocchio, too, the little doll-girl who serves as the protagonist of Marie-Hélène Beaudry’s new series of paintings at Caelum Gallery, 508-526 West 26 th Street, from October 16 through November 3 ( with a reception on October 18, from 6 to 8 PM ), is engaged in a sequence of picaresque adventures. However, one does not get the sense that its denouement will teach her (and us) some moral lesson. For Beaudry is a quintessentially postmodern painter, and post-modernists in both visual art and literature do not go in for denouements. Nor do they generally like to offer pat prescriptions regarding right and wrong.

So rather than a morality tale, what this widely exhibited and celebrated Quebec artist’s fifth solo show at Caelum gallery suggests is a non linear existential fable as devoid of closure as the DVD by Beaudry that runs   continuously on a video monitor in the gallery in tandem with her paintings. It is called « Life is Doll, » and features a succession of people in the Beaudry’s studio   (where some of the same paintings as in the gallery can be seen   on the walls),   seated on a little vehicle with wheels-a »dolly »? attempting to answer a question posed by the artist: « Why is Life Doll ? »

Perhaps because of the artist’s French Canadian accent, and because some of the people being interviewed   might also be more fluent in French than English -not to mention that the question would also make more sense that way anyway – most of them seem to take the word   « doll » as « dull. » ( That English is obviously a second language for the artist and for at least some of the interviewees causes a slight cognizant dissonance that makes the pun go down easily!)

The one exception is a bodacious younger woman who bursts into a raucous version of the song, « Black Satin Dolls, »   then grows more subdued and says, « Life is a doll, and like a doll, you should take care of it… »

The others, however, almost all offer earnest explanations of why life is or isn’t dull, making the entire tape an intriguing series of non sequiturs that reminded this reviewer of the tongue-in-cheek « screen tests » that Andy Warhol used to conduct for prospective « superstars » at the Factory. Only, unlike Andy’s preening exhibitionists, the people in Beaudry’s video seem infinitely more thoughtful, as they respond to the question, as though to defend life itself (« Why is life dull? I don’t think so…I find it painful sometimes, but not dull, » says one man).

Very often video and painting don’t work together very well, each distracting from the other; but in this exhibition the two disparate mediums meld perfectly,   the indeterminacy of the interviewees, as they ponder the issue of ennui, complementing the interestingly « unfinished » quality of the paintings, wherein even the waves often appear tentative, as they roll up to the shore like murky gray shadows. Like the shadows on a sleepless child’s bedroom wall morphing into monsters, at times the shadowy surf in Beaudry’s painting can appear almost sinister, as though its undertow could seize the doll-child by her ankles and drag her out to sea; or as if one of its waves could rear up to engulf for forever in the general overcast   gray of the painterly day.

The child, however, appears fearless, even Napoleonic, as she sits in one picture astride a toy lamb, sporting a floppy, feathered hat like that of a Cavalier, with a much smaller Barbie-type figure dangling from one hand like some vanquished   foe or trophy in a War of the Dolls. Or, in another, appears to dunk a somewhat larger bald baby-doll in the water as though to baptize or drown it, all the while regarding the viewer with those big, not-quite-innocent eyes and that familiar fixed grin. Or, in yet another, appears impish, smiling her weird   little Howdy Doody grin as a gust of wind lifts her red skirt to reveal her blank little doll buttocks, while her double gawks mischievously on the beige beach, with the vast gray sea filling the entire horizon like a silvery sky.

Indeed, like Luc Tuymans and Marlene Dumas, Marie-Hélène Beaudry has a way of using close-valued colors to blur the boundaries and distinctions between forms, making one thing look like another, creating a sense of   ambiguity that can charge the most ordinary moments with an atmosphere of anxiety or even sublimity.

Such moments exemplify magic that is possible in painting, the only medium besides poetry in wich a perception of something ostensibly real can metamorphose from concrete to fanciful in the time it takes to traverse the short distance from   the brain to the hand.

In fact, these pictures are invariably as much about the subtle little felicities of painting as whatever they purport to depict. Just as her brushstrokes are simultaneously surrogates for the flow of water and objects of delectation in their own right, the size of her paintings in relation to the body of the viewer says something as actual and abstracts as the spaces she evokes within the confines of the canvas, demonstrating the conceptual complexity that makes Marie-Hélène Beaudry a consistently fascinating artist.

Ed McCormack

Gallery & Studio, September/October 2007

2005 décembre
Revue – Parcours
Robert Bernier signe un article (2 pages)

2004 juin
Émission télé – Radio-Canada
‘‘Une Emission en Couleur’’, production quotidienne utilise 10 toiles en guise de décor du 11 au 29 juin<

2003 décembre
Revue – Femme Plus

Désigne Marie-Hélène Beaudry ‘‘Femme du Mois’’
Elaine Caire signe un article biographique

2003 octobre
Revue – Parcours

‘‘Détermination motrice’’ signé Nathalie Paquin
Analyse du travail présenté à l’expo,‘‘Marie-Hélène
Beaudry en solo.’’

2003 septembre
Radio – Radio-Canada

Joël le Bigot, annonceur-journaliste invite ses auditeurs à visiter l’expo de Marie-Hélène Beaudry à la galerie Espace parcours qu’il dit ‘’intéressante, à voir absolument’’

1995 janvier
Émission télé – Radio-Canada

‘‘La Ruée vers l’Art’’
Marie Plourde interviewe l’artiste lors de son expo solo a l’Inspecteur Épingle

1985 avril
Revue – Les Idées de ma Maison

Article sur les tissus peints et leurs usages

1985 janvier
Journal – La Presse

Madeleine Dubuc présente l’artiste, explore l’esprit de son travail : le 3 janvier, 1e page du journal et cahier C, textes et photos

1984 octobre
Revue – Les Idées de ma Maison

‘‘Six décors signés Eaton’’
photos des vitrines utilisant abondamment les tissus peints Marie-Hélène Beaudry Design
L’article parle de l’artiste

1984 mai
Revue – Les Idées de ma Maison

‘‘Made in Quebec’’, décrit le travail en cours de l’artiste dans le monde de la mode et dans le tissus  de recouvrement

1983 novembre
Télévision communautaire

Marie Lussier et un groupe d’historiens d’art parlent de l’impression de papiers peints et de tissus de rembourrage, de leur évolution. En conclusion, Mme Lussier présente le travail de Marie-Hélène Beaudry comme étant ’’un espoir, une solution pour une société électronique.’’

1983 octobre
Émission télé – Radio-Canada

‘‘Telex-Art’’
Winston McQuade interviewe Marie-Hélène Beaudry sur sa démarche, de la production artistique à la mise en marché du produit. L’artiste introduit le concept: ‘toiles utilisable’.

1983 octobre
Émission télé – CFTM-10

‘‘Entre Nous’’
Madeleine Arbour présente ‘‘Equinox’’, la dernière collection de tissus peints destinée a l’ameublement et signée Marie-Hélène Beaudry.

1983 janvier
Journal – The Gazette

Anabelle King loue la qualité artistique des tissus  peint et reconnaît que cette nouvelle facette de l’art represente un développment distinct et plein de promesses.